Archéologie / 86 / Marigny-Brizay

Un trésor à ciel ouvert, des vestiges gallo-romains du 1er siècle de notre ère découverts au « Champs de la Grenouille ».

C’est à l’occasion de la percée du tracé de la future LGV (Ligne à grande vitesse) entre Tours et Bordeaux, soit près de 302 km de long, que des archéologues de la DRAC ont retrouvé des vestiges de l’époque gallo-romaine près de la ville de Marigny-Brizay. En effet, dans le cadre d’une prospection archéologique dit préventive, au lieu-dit « les champs de la Grenouille », un habitat rural sur près de 1750 m² a été mis à jour.

Un chantier de près de 300 km… Pour le tracé de cette LGV, et concernant le secteur de la région Poitou-Charentes, la DRAC (direction régionale des affaires culturelles) située à Poitiers, et l’entreprise LISEA COSEA qui s’occupe du chantier ferroviaire, se sont mis d’accord sur les secteurs à fouiller. Ainsi pour donner un ordre d’idée, sur les 300 km de tracé, il y a potentiellement une centaine de sites diagnostiqués. D’après les responsables d’opération, il y aurait un site archéologique intéressant tous les kilomètres

Le déroulement des fouilles à Marigny-Brizay. Afin de pouvoir fouiller une zone, et dans le cadre d’un diagnostic archéologique préventif, « nous avons sondé le terrain, c’est-à-dire sur certaine parcelle afin de voir s’il y avait des vestiges ou non » précise le responsable du chantier de fouille EVEHA Antoine Nadeau. Ce diagnostic a constitué la réalisation de quelques tranchées, qui ont permis de révéler la présence d’infrastructures. Les archéologues ont été autorisés a fouiller durant une période de 40 jours, à partir de la mi-mars. Suite à ces premières découvertes, un premier décapage sur 20 cm a été réalisé. Cette opération a nécessité l’aide de pelles mécaniques retirant tout simplement la couche de terre végétale par étapes. « Les pelleteurs travaillent très minutieusement, ils n’enlèvent alors que 3 centimètres à chaque passage. C’est assez impressionnant de voir ce qu’ils peuvent faire, ce sont véritablement des professionnels qui savent ce qu’ils font » ajoute le responsable de chantier. Qu’ont-ils trouvé, je vous entends déjà le dire…. Un ensemble de bâtiments pouvant faire penser à un habitat rural d’un seigneur local.

Les découvertes. Autour d’un puits en pierres de silex locales fouillé sur près d’1,30m de profondeur, « nous avons pu mettre à jour deux bâtiments principaux. Pour le premier, situé au Nord-Est, il avait la fonction d’un salle chaude à hypocauste » précise Antoine Nadeau. En effet, un sol, où des traces de pilettes carrées en terre cuites sont encore visibles, est la preuve de la mise en place de thermes à la romaine, ici dans la Vienne. A l’abri des vents dominants, un foyer alimentait un système de chauffage par le sol pour cette pièce thermale d’environ 40 m². Les 6 fouilleurs de ce chantier ont même découverts des traces de peintures sur certaines pierres autour de cette salle chaude, ce qui laisse à penser à des mosaïques. Mais il est trop tôt pour dire véritablement les couleurs employées et les motifs représentés. Chaque fragment après découverte étant envoyé en laboratoire pour analyse, il faudra quelques semaines pour affiner les recherches archéologiques et dater de manière très précise chaque pièce de ce puzzle antique. Quant au deuxième bâtiment il s’agirait vraisemblablement soit d’un habitat rural soit d’une grange. « Nous avons retrouvé une quantité assez significative de poteries de stockage en terre cuite, de style amphores, ainsi que de nombreux pesons de tisserand et d’alènes (clous), ce qui donne un premier indice sur l’utilisation de cette infrastructure » admet Antoine Nadeau. Cette grange pourrait faire jusqu’à 100 m² environ selon les archéologues présents sur le terrain. La mise à jour du sol, constitué de petits cailloutis en calcaire, reposant sur un radier de rougie de plaquettes de calcaires posées sur chant, permet de se rendre compte de l’importance du bâtiment.

Concernant le chantier du « Champs de la Grenouille », qui se termine le 1er juin 2012, les fouilleurs ne sont tombés sur aucun os pour mettre à jour les pierres qui constituent cette villa gallo-romaine.

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