Plongez au cœur d’une civilisation disparue !
Le site gallo-romain de Sanxay, à quelques encablures de Poitiers, non loin de Parthenay et de Niort, préserve le témoignage d’une civilisation occidentale disparue, des vestiges majeurs. Théâtre, thermes et sanctuaire, attestent alors d’une activité, et ce dès le 1er siècle avant notre ère. Placez sous le patronage d’Apollon, le site est consacré au culte de l’eau et a fait surgir alors une réelle agglomération gallo-romaine dès le 1er siècle après Jésus-Christ.
Suivez le guide ! Dans un cadre verdoyant, le long de la Vonne, le site paraît remarquablement bien sauvegardé. Dès le départ, le guide nous vend du rêve. Avec peu d’imagination au final, nous sommes propulsés au cœur des premiers siècles de notre ère, où le tumulte de cette société gallo-romaine nous tient en haleine. Notre premier arrêt se fait au théâtre. Placé au centre de ces vestiges, « nous nous trouvons dans un théâtre de forme circulaire, presque en fer à cheval » précise le guide, avant d’ajouter que « près de 6 590 spectateurs pouvaient prendre place pour assister aux représentations ». De primes abords totalement insensé, si l’on considère la taille du bourg de Sanxay. Après réflexion, et au vue de la situation géographique, l’on peut aisément imaginer que Sanxay était à un axe majeur de commerce, avec la Vonne, rivière par laquelle devaient transiter bon nombres de bateaux. Avant de poursuivre notre visite, le guide nous montre les anciennes cages aux fauves. Grisant dans notre imagination ! Puis nous le suivons dans le dédale de verdure qui entoure le site, pour, enfin, arriver devant les thermes, véritable station thermale. En très bon état de conservation grâce aux toits qui permettent de la protéger des intempéries, cette installation d’eaux curatives nous livre quelques uns de ses secrets. Ainsi, au travers de passerelles en bois, qui permettent de survoler le site, nous pouvons prendre place au dessus de chaque pièce. Du frigidarium, au tepidarium, de la natatio au caldarium, tout reste visible pour mieux comprendre l’utilisation de ces différentes pièces composant ainsi les thermes de Sanxay. Ainsi, les nobles y venaient, non seulement, pour se baigner et se laver, mais également se détendre, discuter, et parfois même traiter d’affaires importantes. En dessous du niveau de chaque pièce d’eau chaude, froide et des piscines, des hommes se tenaient dans des salles quasi-souterraines afin d’alimenter les nombreux fours. Au sol, des traces de pilettes en terre cuite, témoignage d’un système de chauffage à hypocauste, ancêtre du chauffage au sol employé dans les maisons modernes de nos jours. Un vrai bain de culture, où l’on se délasse des informations distillées par le guide. Tout cela peut faire immédiatement penser aux thermes de Chassenon dans la Vienne. Ne reste plus qu’à voir l’extraordinaire temple, vrai trésor de la visite. C’est alors que nous sommes placés sur une terrasse de verdure, légèrement en surplomb des vestiges de cet incroyable temple. Au sol, nous percevons nettement la structure, sa forme et sa grandeur. Cet édifice cultuel, datant du 1er siècle de notre ère, possède un plan octogonal. Peut être en rapport avec la symbolique du chiffre « huit », préfiguration d’une certaine résurrection. Cella, galeries, péristyle, complètent alors la structure de l’édifice. Quelque chose d’unique se dégage de ce lieu, encore peut être une présence du passé qui survient aujourd’hui en plein cœur du XXIe siècle.
Une visite familiale. Près de 20 siècles plus tard, Sanxay antique garde toute sa magie. De cette l’époque gallo-romaine, nous ne garderons que le souvenir d’une société déjà moderne, en avance sur son époque. De l’architecture, aux arts – théâtre, comédie, poésie prenant place dans le théâtre –, à la maîtrise de l’eau et de ses vertus ; nous n’avons vraiment rien inventé !
Informations pratiques :
Site gallo-romain de Sanxay, route de Ménigoutte, 86 600 Sanxay. 05 49 53 61 48.
Ouvert du 15 mai au 15 septembre, tous les jours de 9h30 à 12h30 et de 14h à 18h30 ; du 16 septembre au 14 mai, tous les jours sauf le samedi, de 10h à 12h et de 14h à 17h30.
Johnatan Savarit