Castle San Angelo / Château Saint-Ange
Ce château, bordé par un des bras du Tibre, a été conçu comme mausolée en l’honneur de l’empereur Hadrien. (130 après J.C.). Construit sur le modèle du mausolée d’Auguste, cette architecture ressemble davantage à une sorte de grand tumulus. (type de sépultures classiques chez les étrusques). Mais c’est sous Aurélien que l’on passe d’un bâtiment funéraire, à un bâtiment défensif. Ainsi, le pont Aelius fut érigé pour protéger le château. Dès le VIe siècle de notre ère, et ce jusqu’en 1901, le château abrita une prison d’Etat,
C’est en 590 exactement que la légende de San Angelo fit son apparition. A cette date, le pape Saint-Grégoire traverse le pont alors qu’une vague d’épidémie sévissait depuis plusieurs années sur la ville de Rome. C’est alors qu’il vit très clairement un ange, au dessus de la forteresse, dégainant son épée de feu. C’est alors que le pape compris cette vision réaliste. La fin de l’épidémie était ainsi toute proche. A compter de ce moment là, le château prend donc le nom de château « San Angelo » ou château « Saint-Ange ». Mais il faut attendre près de 10 siècle plus tard, en 1544, pour que l’on installa une statue en marbre représentant l’archange Saint-Michel, au sommet du château – statue réalisée par Raffaelo da Montelupo. Cette dernière a été ensuite remplacée en 1752 par la statue que l’on peut voir aujourd’hui : celle en bronze de Verschaffelt.
Mais la légende la plus fameuse de cet édifice réside en son caractère défensif. Situé non loin du Vatican et donc de la cité papale, le pape Léon IV, au IXe siècle, décida de faire de ce château une pièce maîtresse de la défense du palais apostolique. Ainsi, divers aménagements ont été pourvu à la forteresse pour protéger, en théorie, les différents papes qui se succèdent sur le trône de Rome. C’est alors qu’un passage surélevé a été réalisé sous l’impulsion du pape Nicolas III au XIIIe siècle : le « passetto ». Une sorte de corridor reliait – et relie encore – la cité papale au château, où les papes, en cas d’attaque sur le Vatican, pouvaient se réfugier en empruntant alors le corridor.
Aujourd’hui encore, le château garde tous ces stigmates de cette période de protection et de défense : batteries de canons, meurtrières et canonières, l’armurerie, les salles de stockage pour faire face aux sièges, la chapelle des condamnés, le chemin de ronde et son pont. Des toits de cette forteresse, une vue dégagée sur Rome, le Vatican et le Tibre.
Johnatan Savarit