La nuit au moulin / 79 / Thouars

La nuit au moulin réserve bien des surprises aux impétueux qui ont poussé les portes de l’écomusée du moulin de Crevant le samedi 17 août à 22h.

Le soir venu, au bord du Thouet, accueilli par le son des grenouilles et autres bestioles se terrant entre deux pierres au milieu de la rivière, le moulin s’éclaire. Aux lueurs des bougies et de quelques lampes contemporaines disséminées çà et là, roues, courroies et sangles s’animent dans un éternel branle-bas de combat. Dehors, la turbine principal et la roue rythme les commentaires de la guide, qui s’empresse de nous aider à mieux comprendre ce patrimoine industriel exceptionnel.

« Le Thouet part de Parthenay et se jette dans la Loire au niveau de Saumur. C’est près de 150 km de long, il y avait un moulin voire plusieurs tous les 3 kilomètres. Aujourd’hui, bon nombre d’entre eux ont brûlé, disparu ou été démantelés ». Le moulin de Crevant, bien que sa production soit modeste, reste un exemple exceptionnel de part sa conservation. De plus, soit dit en passant, le moulin a reçu en 2003 le prix de la meilleure réhabilitation régionale. Mais continuons la visite. D’étage en étage, nous nous remettons dans le contexte de la fabrication de la farine du siècle dernier. Chaque étage était dédié à un usage précis. Des engrenages au rez-de-chaussée, au tri des grains qui tombaient dans les machines au premier niveau. Des tamis à l’empaquetage dans des sacs de toiles de jute aux niveaux supérieurs. Tout est pensé pour que la machinerie du moulin ne s’enraille pas. N’oublions pas que la production de farine s’est arrêtée, seulement, en 1987 après le départ du dernier meunier.

Dans tous les cas, la visite la nuit révèle le moulin sous une autre facette, plus mystérieuse. Mais ne vous inquiétez, tous les secrets, enfin presque, vous sont divulgués par la guide. Je dis presque, car chaque site garde un peu une part d’ombre, laissant à chacun sa libre interprétation du lieu.

Insolite : pour avertir le meunier quand le moulin s’emballe ou ne tourne pas assez vite, un régulateur de Watt a été positionné dans le moulin. Ce dispositif était entrainé par la pression de l’eau qui arrivait au niveau de la roue et de la turbine principal. Quand le niveau de l’eau était trop bas, le régulateur tourne moins vite et actionne une sonnerie. De même, quand le niveau de l’eau est trop haut, les roues s’emballent et l’alarme est sonnée par le régulateur. Ainsi le meunier pouvait ajuster le niveau de l’eau dans le bassin de la roue principale afin de réguler au mieux la vitesse des différents mécanismes du moulin. Cela évitait alors la surchauffe pouvant alors entraîné l’incendie d’un moulin par exemple.

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