La cité de l’architecture et du patrimoine, dite cité « Chaillot », présente actuellement trois galeries différentes. Celle des moulages, celle des peintures murale & vitraux, ainsi que celle des maquettes contemporaines.

Dès l’entrée dans ce gigantesque musée à taille réelle, une chose frappe le visiteur : ce sont les moulages effectués à échelle 1. (donc grandeur nature). A la fois chronologique et thématique, le parcours permet à tout à chacun de mieux appréhender l’architecture religieuse et civile, ainsi que la sculpture monumentale française depuis le XIe jusqu’au XVIIIe siècle. Imaginez que dans un même lieu vous puissiez observer les tombeaux des ducs de Bourgogne, les sculptures de la cathédrale de Reims, des jubés Renaissance comme celui de Limoges, le portail de l’abbaye de Moissac … et bien d’autres. Un vrai voyage à proprement parlé dans l’univers statutaire, de la monumentalité à la française, du Moyen-âge au Baroque, en passant par la Renaissance.

Détail technique. Les moulages, au nombre de 350, sont réalisés en plâtre avec une armature de bois pour consolider l’ouvrage. Les plus anciens d’entre-eux ont été réalisés dans les années 1880, ce qui leur confère une place prépondérante dans la valorisation et la sauvegarde du patrimoine bâti. En effet, bien que ce soient des copies, ils ont bravé le temps depuis plus d’un siècle, à l’abri dans le bâtiment de la cité de l’Architecture & du Patrimoine. Si leurs homologues originels ont subi des dégradations du fait de l’humidité et autres intempéries, voire même des destructions humaines ; leurs copies, soigneusement gardés en ce lieu, permettent de retracer l’histoire et de conserver une partie du patrimoine français.

Mes coups de cœur ! La cathédrale Notre-Dame de Rouen : son magnifique portail nord de la façade occidentale reste sensationnel. Datant de la fin XIIe siècle, le tympan quant à lui a été réalisé quelques années plus tard, en 1240. Il présente des épisodes de Salomé, de Jean-Baptiste ainsi qu’une mise au tombeau. A noter, ce qui m’a amusé, le personnage au centre de la sculpture, marchant sur les mains, les pieds sur la tête. Dans une position de danse, il reflète, outre le registre biblique, quelque peu l’ambiance qu’il pouvait y avoir lors des grands banquets médiévaux. Autre point d’intérêt, le pilier du transept de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg. Ce pilier monumental, embrasse la verticalité des piliers métalliques de la structure de la cité de l’Architecture & du Patrimoine. Datant de la première moitié du XIIIe siècle, ce pilier est appelé « pilier des anges » ou « pilier du Jugement dernier ». Le christ, les évangélistes et une pléiade d’anges porteurs d’instruments ou non sont finement sculptés. Ce moulage est l’un des plus anciens de la collection de la cité. Datant de 1881, il a été réalisé sur ordre de l’inspecteur général des Monuments historiques de l’époque : Emile Boeswillwald. Dernier exemple : le magnifique jubé de la cathédrale Saint-Etienne à Limoges. Véritable clôture monumentale séparant la nef en deux parties afin de diviser l’espace pour d’un côté le clergé et de l’autre les fidèles/laïcs. A l’origine, ce jubé possédait deux escaliers à vis permettant l’accès à la partie supérieure sur laquelle était placé l’orgue de la cathédrale.

Pour le reste, nous vous laissons découvrir la richesse de ce lieu : des façades des hôtels particuliers du XVIe siècle, en passant par les peintures murales remarquables, et les maquettes d’architectes du XIX-XXe siècles. Avis aux curieux de l’art Français !

Johnatan Savarit

+ d’infos : http://www.citechaillot.fr