L’architecture contemporaine canadienne s’affiche à la Maison de l’Architecture.
Jusqu’au 6 décembre 2013, une exposition sur l’architecture contemporaine canadienne vous attend à la maison de l’architecture de Poitou-Charentes, située à Poitiers. Lignes épurées, verre et acier témoignent du bâti québécois. Une véritable plongée dans les constructions outre-Atlantique, résolument humaines, vivantes et modernes.
Le conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement de la Charente-Maritime, en collaboration étroite avec la Maison de l’Architecture de Poitou-Charentes, orchestrent cette exposition composée de panneaux, de photos et de films sur l’architecture québécoise. L’objectif premier d’une telle exposition est « faire connaître et de faire valoir cette architecture. Nous voulons sensibiliser le plus grand nombre pour qu’ils appréhendent ce genre d’édifices contemporains nord-américains » précise Stéphane Duval, directeur de la Maison de l’Architecture. Des buildings à l’américaine, aux bâtis plus trapus, du civil au religieux, l’architecture canadienne contemporaine témoigne d’une grande diversité. Les différents projets des deux dernières années, réalisés ou en cours de réalisation, sont présentés sur une vingtaine de panneaux explicatifs.
L’exposition. Pour voir cette exposition, il vous faut pousser la grande porte en fer de la Maison de l’Architecture. Derrière se cache une scénographie tout en transparence et en légèreté. Le scénographe Jean-Pierre Uhlen met en lumière cette exposition, où une vidéo est directement placée au centre de la pièce. Le regard et l’ouï sont immédiatement attirés par cette projection positionnée dans une sorte de corridor central. De part et d’autre des affiches et des panneaux explicatives sur une dizaine de projets, tous différents les uns des autres. Pour créer une ambiance presque intime à cette grande pièce, le scénographe a tendu des toiles ajourées afin de créer des murs. A la japonaise, ici, ces murs coupent juste la perspective afin de modifier l’espace. Une belle réussite. Concernant le contenu de l’exposition, il faut savoir que c’est une réinterprétation d’une exposition déjà existante au Québec. L’équipe de la Maison de l’Architecture a totalement revu les textes et les visuels pour l’élaboration de cette exposition. Parmi les projets affichés, l’abbaye Val Notre Dame à Saint-Jean de Matha. Ici 6 000 m² ont été repensés par l’architecte Pierre Thibault. Le programme inclut un cloître, une église, une hôtellerie, un parloir, un réfectoire, une cuisine, une bibliothèque et une infirmerie. Dans un style relativement simple, à l’image des cisterciens qui occupent cette abbaye, parfois intimes autour des cellules monastiques, parfois public autour du cloître : bois, verre et béton cohabitent. L’édifice s’ouvre alors vers la forêt qui l’environne. Un autre exemple, le théâtre Denise Pelletier à Montréal, d’une superficie de 4 500 m², pensé par l’agence Saia Barbarese Topouzanov architectes, qui a su garder le caractère des années 1930, tout en introduisant le contemporain a l’extérieur comme à l’intérieur. Un curieux mélange où se côtoient maçonnerie en pierres, vitraux, moulures et marquise d’époque, baies vitrées et béton ciré d’aujourd’hui. Reste un bémol : l’absence de maquettes surprend et rend l’exposition moins percutante.
En marge de l’exposition. Un livret-jeu pour les plus jeunes où il faut aider Joe le Caribou à résoudre des énigmes pour comprendre la construction canadienne. Des ateliers/goûters pour enfants sont organisés, à raison d’environ 3 par jours sur trois thématiques différentes. Par exemple, « des enfants de 5-7 ans ont réalisé à partir de kapla, ce jeu composé de petites planchettes en bois, deux tours de Berlin. Cette activité sert à mieux comprendre, par la manipulation, les différentes architectures du monde » indique Stéphane Duval.
Des quatre coins du Québec, les constructions de demain distinguées par des récompenses composent cette exposition. Un véritable parcours au travers d’une architecture qui se révèle aérée, épurée et transparente.
Johnatan Savarit
+ d’infos : http://www.mdapc.fr/