Direction le musée du Quai Branly pour des explorations en terres inconnues. A la quête d’une tribu, d’un rituel, d’un mode de vie, nous avons déambulés dans le dédale de vitrines présentant objets cultuels, quotidiens et artistiques. Ici, plus de 3500 œuvres sont exposées. Vous trouvez cela beaucoup ? Et encore, cela ne représente qu’1% de toute la collection du musée. Malgré tout, la profusion des collections nous embarque pour un voyage lointain où, pour sûr, nous allons être étonnés et bouleversés.

Fruit d’une réflexion entre le président de la République d’alors – Jacques Chirac – et le collectionneur Jacques Kerkache, le musée du Quai Branly est l’aboutissement d’un grand rêve : rendre les arts et les civilisations à leur juste place au sein d’un musée de renommée au moins nationale. Dans ce nouvel écrin de Jean Nouvel, bâti en 2006, est conservé un véritable héritage mondial présentant « quelques » 300 000 œuvres. Entouré d’un jardin conçu par le paysagiste Gilles Clément, le musée est là, planté, tel un arbre, au milieu d’une savane de 169 arbres. Verdure, architecture et objets précieux forment une véritable osmose.
Une fois à l’intérieur et pour accéder au fameux « plateau des collections » en vue d’une immersion dans ce monde inconnu, une rivière onirique balise le chemin à parcourir. On peut alors s’inventer voyageur-explorateur, à bord d’une pirogue imaginaire, afin de gagner les terres océaniennes, africaines, américaines ou encore asiatiques. Où notre voyage va nous porter ? … mystère, encore un peu de patience.

Au sommet de cette rampe d’accès, nous voilà plonger parmi les 3500 œuvres exposées au public. Nous avons échoué sur les bords de l’Océanie, aux antipodes de notre culture européenne, afin de découvrir quelques rites et tomber nez à nez avec les peuples Chambri, Tolaï, Asmat ou encore Wolesa. Des sculptures kanak ou moai aux boomerangs, en passant par des sièges/trônes indonésiens, des masques protecteurs, des morceaux d’architecture d’habitat, des poteaux funéraires ou encore des peintures contemporaines ; tout ici représentent les fêtes et les rites, autant d’occasion de montrer les richesses, mais également parfois la position sociale de chaque membre d’une tribu ou d’une civilisation.
– – – – – – – Collections section Océanie – – – – – – –








De l’Océanie à l’Asie, il n’y a qu’un coup de pagaie. Ici, panneau d’ancêtre mythique, flèche rituelle, tête de divinités comme Shiva, masques de génie, armures, sculptures de tombeau ou encore tentures surprennent, subjuguent et étonnent. De tels objets pour nous faire comprendre que les ancêtres mythiques de l’aristocratie veillent à l’harmonie sociale et aux bonnes récoltes de céréales. Ils sont souvent entourés d’emblèmes de pouvoir comme des coiffes, des boîtes et des miniatures. Des statues s’offrent au détour de plusieurs vitrines, posées çà et là tels des gardiens encore chargés d’un pouvoir surnaturel. Représentant la pureté, la bienveillance ou encore l’éveil spirituel, sous des traits d’homme, de lion, d’animaux fantastiques, sous des expressions de douceur ou de compassion, ces esprits réincarnés en objets veillent sur toute la communauté. Ces œuvres sont ici exposées afin de nous montrer le fonctionnement de ces tribus au travers d’objets cultuels, rituels, quotidiens ou tout simplement artistiques.
– – – – – – – Collections section Asie – – – – – – –






Reprenons notre voyage pour faire une halte en territoire africain. A la découverte de mulitples objets tels des coiffes de mariée, panneaux de céramique, ex-voto, simples jarres, masques, reliquaires, statues féminines ou rouleaux protecteurs, nous nous approchons des tribus berbères, du village de Molela, des civilisations Baga, Baoule ou encore Fan. Bijoux et parures féminines démontraient ainsi le statut social de leurs porteurs. Les œuvres rituels intercèdent auprès des esprits pour demander une faveur, souhaiter une guérison ou formuler un vœu. Nous ressentons encore toute cette énergie émanant de ces représentations.
– – – – – – – Collections section Afrique- – – – – – –






Dernière étape de notre tour du monde en 3h – tel Phileas Fogg mais en plus rapide – nous finissons notre périple par les côtes américaines. Masques préhispaniques, costumes de carnaval ou cérémoniel, figurines Inca ou Aztèque, plats Péruvien ou Maya, banc chamanique ou vases Mexicains, le musée se révèle être un catalyseur de curiosités du continent américain, d’hier et d’aujourd’hui.
– – – – – – – Collections section Amériques – – – – – – –






En regard des collections, vous avez pu voir notre sélection d’objets insolites et poétiques, glanés sur le plateau des collections représentant la création artistique des civilisations représentées ici. Un véritable carnet de voyage qui s’est offert à nous. . Un monde essentiel que nous touchons presque du doigt. Surpris, étonné, dérouté, ému, subjugué, effrayé … nous sommes passés par toutes les émotions.

Johnatan Savarit
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