Le tour de Lyon en 4h …

Sur le chemin menant de Paris à Marseille, nous nous sommes arrêtés en saut de puce à Lyon. Et oui 4h, ce fut court pour une découverte lyonnaise, d’autant plus que c’était la première fois qu’on y mettait les pieds. Il a donc fallu faire un choix. Depuis la place Bellecour, en plein centre de la Presqu’île, jusqu’aux pentes abruptes de la colline de Fourvière, nos pas nous ont mené en plein cœur historique. Nous avons touché du doigt cette cité antique si emblématique d’une France gallo-romaine ayant connu des transformations jusqu’à aujourd’hui. C’est parti pour la découverte express de Lugdunum – Lyon – (visite proposée par OnlyLyon, office de tourisme de Lyon).

Vue depuis le parvis de Notre-Dame de Fourvière

Bellecour… un doux nom pour le commencement de notre épopée. Un bon point de départ, puisqu’ici, nous remontons le temps jusqu’au premier siècle de notre ère, où se dressait sur cet emplacement, un quartier marchand. Véritable cœur économique de la ville, on y trouvait ici des négociants gallo-romains qui entreposaient leurs denrées dans des « Kanabae » – sortes de baraquements – retrouvés lors de fouilles. Cette place, longtemps choyée jusqu’à la fin de l’Antiquité, a été jusqu’à une période assez récente abandonnée, transformée en un vrai marécage, délaissée…. Asséchés, cette place devient un lieu de rassemblement militaire au XVIe siècle, ce n’est qu’à partir d’Henri IV que l’on prend conscience de l’intérêt de cet emplacement. Il décide alors d’entreprendre le projet de la reconstruction d’une place royale. Mais entre le projet et sa finalité, il s’écoule plus de 100 ans. Et oui, le temps de racheter toutes les parcelles nécessaires pour l’édification d’une place à l’image du roi de France. Ce n’est alors que sous Louis XIV, et encore à la fin de son règne, en 1708, que cette place prend le visage qu’on lui connaît aujourd’hui. D’où la présence de la statue équestre du « roi soleil » qui trône en son centre. Au XIXe siècle, la place connaît des transformations et des bouleversements : entre inondations, insurrections, marchandages et constructions… un chantier permanent.

c- place-bellecour-lyon-By Chabe01 – Own work, CC BY-SA 4.0, httpscommons.wikimedia.orgwindex.phpcurid=65116390
c- Statue_équestre_de_Louis_XIV_-_Place_Bellecour,_Lyon,_France (1)By Tusco – Own work, CC BY-SA 3.0, httpscommons.wikimedia.orgwindex.phpcurid=27087857

Quittant la place Bellecour pour la place des Jacobins, nous nous sommes arrêtés un instant devant la splendide façade XIXe siècle du théâtre des Célestins. Construit en 1881, cette façade en impose, trônant ici en majesté devant un petit square en latte de bois et entouré de fleurs. A l’intérieur – que malheureusement, nous n’avons pas eu le temps de voir de nos propres yeux, faisons confiance à notre guide – une superbe salle à l’italienne en forme de fer à cheval. Une occasion de revenir pour la découvrir. Ce théâtre, classé, a été restauré en 2005.

Un peu plus loin, nous atteignons le cœur névralgique de la presqu’île, la place des Jacobins. Véritable centre ville à l’époque médiévale, cette place porte le nom d’un couvent qui s’est installé ici en 1218 – le couvent des Jacobins. La place, telle qu’on peut la voir aujourd’hui, a été remodelée en 1556 par Henri II. Agrandie au XIXe siècle, elle se pare d’une fontaine de Gaspard André en 1876. De marbre blanc, elle est composée en bas de plusieurs bassins successifs en forme circulaire ou trèflée, et, en haut, d’un temple coiffé d’une rotonde. Ornée de nombreuses représentations de la faune et de la flore, on y trouve également des sirènes. Au quatre faces de la fontaine, on y célèbre les 4 siècles d’art de Lyon avec la représentation en statue de 4 célèbres personnages locaux : Philibert Delorme, Guillaume Coustou, Gérard Audran et Hippolyte Flandrin.

Plus loin, nous nous enfonçons dans les rues anciennes, étroites et typiques d’un Lyon ancien aujourd’hui grouillant de commerces. Pour ne donner qu’un seul exemple, la célèbre rue « Mercière » est de nos jours ponctuée de nombreux restaurants, animant ce cœur historique de la vieille ville. Pour information, cette rue était à l’origine le quartier des imprimeurs et non des restaurateurs. Les temps évoluent, les fonctions aussi.

Traversons la Saône pour découvrir le bas de la colline de Fourvière situé de l’autre côté de la rive.

Non loin de ces vieilles rues, nous nous arrêtâmes un instant devant une des plus célèbres demeures, celle qui renferme depuis 2005, un musée unique en Europe, le musée de la miniature et des décors de cinéma. Au pied de la colline de Fourvière, les deux passions de l’artiste-fondateur, Dan Ohlmann, sont fièrement exposées, ce qui représente 25 ans de créations. On y retrouve alors bon nombre de références aux films comme « Le Seigneur des Anneaux », « Star Trek », « 2001 l’Odyssée de l’espace », « Men in Black », « Mme Doubtfire » ou encore des films de super héros. Toutes ces créations du 7e art sont aujourd’hui présentées dans la célèbre Maison des Avocats, bâtisse construite au XVIe siècle et classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Voyez par vous-même son architecture et sa couleur ocre de ses façades, tout invite au voyage – dans le temps et dans l’univers. Incroyable cet amoncellement de loggias, d’architecture Renaissance, entre cour et rue, nous sommes tombés amoureux de ce lieu.

Il est temps maintenant d’aller à l’assaut de la colline de Fourvière. Avis aux sportifs, en empruntant le grand, que dis-je, l’immense escalier serpentant dans les vieilles rues et les parcs, la vue au sommet se mérite et nous devons avouer que nous étions bien heureux d’en voir le bout de cette ascension. Pour ceux qui souhaiteraient ne pas s’épuiser, pas d’inquiétude, un funiculaire permet la liaison entre le cœur historique et le sommet de la colline.

Quoiqu’il en soit, le panorama est juste incroyable. D’ici, on domine tout Lyon. On voit l’étendu de cette cité et on comprend l’immensité de son histoire.

Et puis, la basilique est un lieu cultuel et touristique par excellence, un site incontournable. La basilique Notre-Dame de Fourvière a été construite entre 1872 et 1896. Ce sanctuaire marial majeur pour la ville de Lyon a été réalisé grâce à l’architecte Pierre Bossan.

« Après 25 ans de travaux, les festivités de consécration de la basilique s’étalèrent sur trois jours en 1896, du mardi 16 juin au jeudi 18 juin ».

A l’intérieur, des mosaïques, de la dorure et de l’ornement en profusion. Une vraie fresque historique et religieuse. Subjugués par l’église haute, nous le sommes encore plus par l’église inférieure. Une vraie pépite dans un vrai écrin. Tout est beau….

La fin de notre découverte de Lyon – avant de reprendre notre train en direction de Marseille – fut notre balade au sein des théâtres antiques. Pour terminer notre périple lyonnais, nous avons de nouveau remonté le temps pour arriver au Ier siècle avant notre ère. Pendant près de 3 siècles, durant l’Antiquité, ici se jouaient des pièces, se lisaient des poèmes, des artistes se proposaient de divertir la population. Ils ont ensuite été abandonnés jusqu’au XXe siècle. Ils ont servi de carrière de pierres avant qu’on s’y intéresse de nouveau. Aujourd’hui, un pôle archéologique est en charge de la sauvegarde du lieu et un musée a vu le jour. Le visiteur est amené alors à comprendre dans le musée et à déambuler dans les nombreuses marches du théâtre antique qui pouvait autrefois accueillir plus de 13 000 spectateurs. Aujourd’hui, scène de théâtre toujours, lieu de concert, l’époque antique nous a légué un lieu d’expression artistique.

Après avoir redescendu la colline de Fourvière, nous nous sommes laissés perdre une nouvelle fois dans les vieilles rues. Nous en avons profité pour ramener quelques souvenirs et des denrées spécifiques de la cité lyonnaise. Une première expérience de visite qui en amènera à une autre dans un futur proche, c’est garanti.

Johnatan Savarit

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