Edifice bâti au XIe siècle, l’église Saint-Porchaire fut sauvée in extremis par la Société des Antiquaires de l’Ouest et par l’action de Proper Mérimée, inspecteur des Monuments Historiques de France. Classé en 1848, le bâtiment religieux possède un clocher porche roman d’une incroyable valeur, entièrement restauré pour redonner l’éclat de la pierre d’antan. 

Symbole emblématique de la ville et du pouvoir religieux, le clocher reste spectaculaire. Scandé d’arcatures , de plan carré, il devient vertigineux, culminant à plus de 24 mètres de hauteurs. Décoré sur ces trois niveaux, il possède de fabuleux modillons. Le portail est pourvu de chapiteaux léonins et végétaux. 

Musicalité. petite histoire des cloches de Saint-Porchaire, ces instruments de musique conçus en airain – sorte de bronze noble -, le clocher servait de beffroi, où trois cloches cohabitent. La plus emblématique, la cloche Anne, pèse environ 750 kilogrammes et daterait du XVe siècle. A savoir également qu’Anne a été classée Monument Historique en 1905. Une double raison d’apprécier l’élégance de cette église. Quant aux deux autres cloches, Michel et Marie, elles complètent élégamment la partition. 

A l’intérieur, la double nef surprend, simplement séparée l’une de l’autre par une rangée de colonnes. Sur les murs sont encore conservées quelques traces de peintures du XVIe siècle illustrant les visages des apôtres. Les vitraux quant à eux, et surtout les deux encerclant le chevet plat représentent les quatre évangélistes et leurs allégories : le lion de Marc, l’homme-ange de Mathieu, le Taureau de Luc et l’aigle de Jean. Quant à la pièce maîtresse, le reliquaire en pierre de Saint-Porchaire, il possède une forme particulière de sarcophage, tout en dorure et en éclats. 

Passage obligé sur l’un des cinq chemins officiels de Saint-Jacques de Compostelle ; pèlerins, croyants, touristes et amateurs d’art se retrouvent en ce lieu si spectaculaire du patrimoine pictavien. 

Johnatan Savarit