Au Moyen-âge, tour à tout, les comtes d’Anjou, Blanche de Castille et l’autorité royale décident de construire et de transformer cette forteresse afin de se prémunir des invasions normandes, de la guerre de Cent ans et des guerres de religion. Au fil des siècles, le visage du château d’Angers s’est véritablement métamorphosé.
Arrivée sur le site. J’ai voulu régler les contrastes de mon appareil photo. Et finalement je me suis aperçu que le château était bicolore. En réalité, l’enceinte fortifiée alterne le schiste noir et le calcaire blond. Passer sur le pont levis, où chaînes, poulies et cabestan peuvent encore fonctionner, vous pénétrez enfin dans la cour du château en arrivant devant les jardins où les buis sont délicatement sculptés.
Déambuler. Déambulez sur les murailles, dans les tours de gardes – comme la tour du Moulin – découvrir depuis les hauteurs les fossés entourant le château, contempler les terrasses d’artillerie et imaginez-vous jeter quelques gueux aux oubliettes – même si elles n’existent pas en réalité – ou certains objets par les nombreux assommoirs. C’est véritablement je jeu auquel on vous invite lors de votre déambulation le long de cette muraille. Les marches sont nombreuses, une forme olympique sera nécessaire pour faire le tour en entier. Rassurez-vous, des raccourcis sont installés pour ceux qui souhaitent ne pas terminer ce tour et filer tout de suite dans le château (des dispositifs ont été prévus pour les personnes à mobilité réduite). A mon sens, c’est presque dommage !
Bâtir. Après avoir hissé le pont levis et fait tomber la herse de la porte de la ville – la plus ancienne de France datant du XIVe siècle – et pénétrez encore plus dans la découverte de ce château. Le châtelet évoque le porche d’entrée de la cour seigneuriale. Construit au XVe siècle, son toit est typique de la construction fin Moyen-âge évoquant alors ce qu’on appelle le gothique flamboyant. Les toitures des tourelles d’angles du châtelet sont dites en poivrière. Sous ce porche, toutes les armoiries des différentes membres de la famille de René d’Anjou, personnage phare des terres angevines. Un trône permet également d’immortaliser le temps d’un instant votre prestance en tant que potentiel futur duc d’Anjou. Il ne vous manque plus que la cotte de maille et l’épée à votre côté. Au fond de la cour seigneuriale, un long bâtiment en « L » a été construit courant XXe siècle. Rien à voir avec le château à proprement parlé et pourtant, se cache à l’intérieur de cette double galerie un trésor médiéval unique au monde. Fil sur fil, couleur par couleur, rentrez dans le cœur d’une époque médiévale mouvementée où Apocalypse et la religion restent au cœur de la vie culturelle, cultuelle, sociale et politique. La « Tapisserie de l’Apocalypse » reste le témoin de cette époque, où des épisodes de l’Apocalypse selon saint-Jean sont représentés sur plus d’une centaine de mètres de longueur. (cf : http://1001patrimoine.wordpress.com/category/tenture-de-lapocalypse/).
Points d’intérêts. A l’extérieur, la tour du Moulin évoque le système de meurtrières, archères et canonnières. Y pénétrer permet de mieux appréhender la construction d’une telle architecture défensive. De plus, l’écrin végétal reste une œuvre d’art à part entière. Les jardins parcourent tous les niveaux de cette bâtisse. Plantés d’herbes médicinales, aromatiques et tinctoriales, ces végétaux se retrouvent également sur la tenture de l’Apocalypse. Au centre de cette longue muraille de plus de 500 mètres de longueur, le château se dresse. Une chapelle, haute en volume, présentant des traces de polychromie, reste grandiose. Une sacristie et une chapelle privative ont été aménagées. Des vitraux complètent la visite et nous restons ébahis devant tant de monumentalité. De nos jours, elle renferme des expositions d’art contemporain. (voir photo de la galerie photos). Le château maintenant, renferme au rez-de-chaussée un parcours scénographiques sans grand intérêt. Seul point fort de ce dernier, les quatre maquettes présentent l’évolution de l’entendue du château d’Angers.
Dominant une partie de la ville, le château monumental présente un ensemble complet de défense. Tours, murailles, chemins de ronde, douves, … tout témoignent d’une époque troublée. A l’intérieur de ces murs, les ducs Louis Ier, Louis II et le roi René mènent une vie de cour où art et culture sont au centre de leurs préoccupations, où une architecture unique vous attend. La cerise sur le gâteau : la tapisserie finira de vous éclairer sur ce monde médiéval, un saut dans le temps de plus de 600 ans.
+ d’infos : http://angers.monuments-nationaux.fr/
Johnatan Savarit
Super château je ne connaissais pas et j’ai adoré!! Et en ce moment il y a les Iles Urbaines, festival auquel participe le château (ainsi que Songe d’une nuit d’été) et qui se déroule dans la ville: il y a des oeuvres vraiment sympa et en une journée, ça permet de faire une chouette promenade à travers la ville!