GEORGES KARS
L’âme d’un réaliste
Georges Kars – Autoportrait – 1907
Georges Kars
1882 – 1945
Né non loin de Prague, de parents négociant en blé, il se met très tôt au dessin et fréquente ardemment à la sortie de la classe des galeries d’art. Au début du XXe siècle, il part pour Munich et y fait la rencontre d’artistes comme Paul Klee. Entre 1905 et 1907, il revient pour une courte période à Prague avant de s’installer à Madrid. Là, il s’imprègne de la peinture de Velasquez et Goya. En 1908, il s’installe à Paris dans le quartier de Montmartre, comme beaucoup d’autres artistes de son temps. Il se lie d’amitié avec Suzanne Valadon, Chagall, Apollinaire ou encore Max Jacob pour n’en citer que quelques-uns. Dans une lettre adressée à Kars de la part de Suzanne Valadon, on peut percevoir ce lien de respect artistique envers Georges Kars.
« Chose rare, vous savez conserver à votre peinture le caractère dépouillé de votre dessin qui est simple et grand ».
Suzanne Valadon dans une lettre adressée à Georges Kars
L’anglaise – Georges Kars – 1935 – huile sur toile
Après la guerre, il est au contact du nouveau courant artistique qui fait fureur depuis 1907 : le cubisme. Même s’il s’est adonné à quelques essais, Kars reste néanmoins très attaché au réalisme. Il pratique la technique du pastel, l’encre de Chine et l’aquarelle.
« L’art ne réside pas dans une technique élaborée mais dans l’âme ».
Georges Kars
En 1942. Il s’exile en Suisse chez sa sœur. Ne supportant pas la tragédie de la Deuxième guerre mondiale, poursuivi par la gestapo pour ses origines juives, il finit par se jeter par la fenêtre du 5e étage de son hôtel en 1945.
Son atelier sera mis en vente aux enchères en 1966 au Palais Galliera. En 1983, une grande rétrospective présentant 120 œuvres est organisée au Musée d’Art Moderne de la ville de Troyes. Sa dernière exposition personnelle eut lieu en 2012 à Prague. Ses œuvres sont disséminées à travers le monde. En France, Kars est présenté aux musées des Beaux-Arts de Béziers, de Lyon et de Paris, aux musées d’Art moderne de Paris, de Strasbourg et de Troyes et au musée de la ville de Grenoble. A l’étranger, on peut le retrouver aux Etats-Unis, en Allemagne, en Autriche, en Espagne, en Israël, en Suisse et bien évidemment en République Tchèque.
Des collectionneurs privés connus ont acquis des œuvres de Georges Kars, à l’instar de Pierre Lévy ou encore Oscar Ghez.
L’élève au chevalet – Georges Kars – 1938 – huile sur toile
Tossa del Mare – Georges Kars – huile sur toile – 63X80 cm
Georges Kars reste l’un des fondateurs du musée de Tossa. D’origine juive et tchèque, il fait partie de la vague d’artistes fuyant l’Europe. Il s’installe à Tossa del Mare – non loin de Gérone au Nord-Est de Barcelone – mais doit repartir lorsque la guerre civile espagnole éclate. Artiste coloriste au style figuratif, il peint essentiellement des paysages. La figure féminine – dont il a fait des études une grande partie de sa vie – occupe une place importante dans ses œuvres.
Tossa del Mare – Georges Kars – huile sur toile – 229.5X45cm
Georges Kars – études de nus féminins
Georges Kars – dessin-aquarelle – 1900 – 10X14cm – musée d’Israël
Petit focus sur le Réalisme, courant artistique défendu par Georges Kars :
Le Réalisme est apparu en France et en Angleterre dans la deuxième moitié du XIXe siècle (1848-1900). Il se manifeste d’abord dans la littérature – Balzac – puis dans la peinture – Courbet. Le Réalisme ouvre une nouvelle voie en évoquant la réalité sans idéalisation et en abordant des questions politiques et/ou sociales. Il ne faut pas pour autant voir dans le Réalisme une simple volonté d’imitation du réel, comme une pâle copie.
« Il s’agit de prendre pour objet la réalité du monde qui nous entoure ».
Gustave Courbet
Gustave Courbet a utilisé des photographies pour s’aider dans ses œuvres, mais ne cherche pas le mimétisme photographique. Les Réalistes veulent se donner à voir une vision personnelle du réel. Pour la plupart d’entres-eux, ils refusent l’enseignement académique des écoles des Beaux-Arts. Ils écartent les sujets mythologiques et historiques et ancrent leurs pratiques dans leur époque en représentant ce qui les entoure. Courbet estime que son art n’a pas à être didactique ou propagandiste, il fait taire ses convictions politiques. En cela il s’oppose aux toiles de Millet – Les Glaneuses en 1855 et L’Angélus en 1857 – où ce dernier magnifie les tâches les plus populaires alors que Courbet dans plusieurs de ses toiles – Un après-midi à Ornans et Un enterrement à Ornans – représente la paysannerie et les personnes tout simplement comme elles sont.
Fillette assise – Georges Kars – 1942 – huile sur toile
Femme assise (Seated Woman) – Georges Kars – dessin aquerelle – 50X35cm
Artiste reconnu internationalement, Georges Kars a affolé les compteurs lors d’une vente. En effet, une de ses toiles – Le repos au bois – pourtant estimé qu’à 20 000€ s’est envolé à 281 600€ le 17 mai 2019 à la Maison Ader à Paris ; un vrai record mondial pour cet artiste tchèque.
Repos au bois – Georges Kars – 1916 – huile sur toile – 81X100cm
Article téléchargeable en version PDF : Georges-Kars
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