Il y a des noms qui font voyager rien qu’à les évoquer. De Vinci obtient la palme d’or. Nom qui émeut, qui transporte et qui fait fantasmer. Homme pluridisciplinaire, il a su être artiste, ingénieur, constructeur, architecte … comme si une vie n’était pas suffisante, il a su vivre plusieurs vies en une seule. Retour sur la grande exposition Léonard De Vinci qui s’est tenue au Louvre.
Une curiosité qui nous a conduit a nous frayer un chemin parmi tous les admirateurs de cet artiste, ce qui n’était pas facile mais qui valait le coup malgré un petit bémol : trop peu de peintures présentes. Allez c’est parti pour un p’tit voyage italianisant !
« Léonard De Vinci a observé avec émerveillement la nature qui l’entourait, ces animaux capables de performances pour avoir la meilleure vie possible. Il l’a dessinée et en a tiré une argumentation technique pour essayer de l’imiter. On n’aurait jamais inventé des avions sans les oiseaux et les chauves-souris. Et sans les schémas de Léonard De Vinci » Gilles Boeuf, ancien directeur du muséum d’Histoire naturelle.
Vierge à l’enfant
Dès son plus jeune âge, Léonard avec toute sa famille déménage de Vinci à Florence, cité en pleine ébullition artistique. Sous la cour de Laurent de Médicis, dit Laurent le Magnifique, il va alors côtoyer les plus grands artistes, à commencer par son futur mentor Andrea del Verrocchio. Dès les années 1470, Léonard commence à exécuter des personnages sur différentes peintures, à commencer par l’ange de gauche qui apparaît sur « Le Baptême du Christ » d’Andrea del Verrocchio.
Il part ensuite au service de Ludovic Sforza à Milan où pour séduire le prince, il lui envoie une lettre de motivation, dorénavant célèbre.
« J’ai un moyen de construire des ponts très légers et faciles à transporter, je puis construire des voitures couvertes et indestructibles portant de l’artillerie. En temps de paix, je puis égaler, je crois, n’importe qui dans l’architecture, construire des monuments privés et publics, et conduire l’eau d’un endroit à l’autre ». Léonard de Vinci
L’Annonciation, 1473-1475, huile et détrempe sur bois, 100X221 cm, collection musée des Offices, Florence
Il réalisera quantité de prouesses tant dans l’artillerie que dans l’ingénierie civile : arbalète, char, métiers à tisser, horloges. Débordant de créativité et d’inventivité, il rédige pas moins de 7200 pages de croquis et de notes concernant des machines volantes, des études scientifiques, des inventions plus avant-gardistes les unes que les autres. Dans sa biographie de De Vinci, sortie aux éditions Quanto en 2019, Walter Isaacson évoque le « plus incroyable témoignage écrit de la puissance de l’observation et de l’imagination humaine ».
Croquant toujours et encore, il a réalisé des études anatomiques aussi poussée à l’instar de celle concernant les musculatures du cou, de l’épaule, du thorax et du bras. D’ailleurs Léonard avait un réellement envie de publier un recueil anatomique combinant toutes ses études, intention qui n’a malheureusement jamais été jusqu’au bout.
1510, plume, lavis brun sur traces de pierre noire et craie rouge / 28X20 cm, collection Royal library, Windsor Castle.
Ce monsieur touche à touche ne finit pourtant pas tout ce qu’il entreprend, des œuvres restant inachevées. Il n’avait en réalité qu’une seule obsession : ne pas se lasser. Il nous a même écrit qu’il préférerait la mort à la lassitude. La volonté d’atteindre la perfection le faisait peut-être aussi reculer sur certains projets qu’il laissait donc de côté, n’allant pas jusqu’au bout de sa démarche. En conséquence de quoi, nombre de tableaux n’ont pas pu être transmis à leurs commanditaires, à l’instar de la commande de l’Adoration des mages passée en 1481 par le monastère de San Donato que l’artiste ne terminera jamais ….
De nos jours, sa plus célèbre peinture reste à coup sûr la fameuse Mona Lisa exposée au Louvre, attirant de manière inégalée les foules : La Joconde.
La Joconde – réflectographie – 1503-1519, huile sur bois, 77X53 cm, collection musée du Louvre, Paris
Sa fin de vie, on la connaît. Passé les 50 ans, Léonard doit compter sur une concurrence féroce. Les commandes s’amoindrissent au bénéfice d’artistes comme Michel Ange réalisant le fameux plafond de la chapelle Sixtine à Rome. Il cherche un protecteur, mais en Italie la situation est compliquée. Les ducs et comtes des principautés sont en perpétuelle guerre. Lorsque François Ier, roi de France, débarque dans la vie de De Vinci, cela change la donne. Le Français tombe artistiquement amoureux de Léonard, ce dernier a trouvé son nouveau protecteur et non des moindres. À 64 ans, il part pour la France avec son son bras la fameuse femme qui sera a tout jamais lié à lui : Mona Lisa. Direction Amboise où il y passera quelques années avant d’y mourir, d’où la présence de sa tombe à la chapelle du château d’Amboise.
Un petit tour d’horizon sur cet artiste aux multiples facettes, ne rentrant dans aucune case. Une rétrospective de l’Oeuvre de De Vinci présentant assez justement son génie aussi varié qu’imposant.
Une technique permettant de mettre au jour les différentes coups de crayon dissimilés sous la peinture – la réflectographie – permet de mieux comprendre la composition de certaines de ses toiles. A vous de voir !
La Belle Ferronière, 1495-1499, huile sur bois, 63X45 cm, collection musée du Louvre, Paris
Saint Jean-Baptiste – 1513-1516, huile sur bois, 69X57 cm, collection musée du Louvre, Paris.
Sainte-Anne, la Vierge et l’Enfant Jésus, 1503-1519, huile sur bois de peuplier, 168X130 cm, collection musée du Louvre, Paris
Vierge au fuseau, 1501, huile sur toile, 48X37cm, collection National Gallery of Scotland, Edimbourg