Le tour d’Angers en 36h…

Ça a débuté comme ça… un certain samedi. Le soleil réchauffait nos visages et dévoilant peu à peu la cité sous ses plus beaux atours. Au détour de quelques ruelles et de parcs, nous avons entamé notre voyage à la découverte du jardin des plantes, des maisons mosaïques avant de rejoindre le centre-ancien. Nous nous sommes perdus entre la place du ralliement et la Maison d’Adam, entre l’hôtel Pincé et la cathédrale Saint-Maurice, entre les bords de Maine et le palais épiscopal. Ça a débuté comme ça. Deux belles journées, un fleuve, une cité artistique, une histoire à vous conter. Porte d’entrée de la vallée de la Loire, où s’entremêlent douceur de vivre, patrimoine bâti, nature et gastronomie, nous nous sommes offert une parenthèse angevine sereine. Un beau p’tit tour d’Angers en 36h.

Plantons le décor. Art de vivre, nature, patrimoine, vallée de la Loire et gastronomie…

Première ville verte reconnue pour sa qualité, permettant ainsi à chaque habitant d’être situé à moins de 500m d’un parc, Angers est riche d’un patrimoine sauvegardé et remarquable à l’image de son château abritant la fameuse tapisserie de l’Apocalypse, La cité se révèle être une vraie pépite. Se perdre dans les nombreuses ruelles de pavés à la rencontre des 1001 merveilles est un conseil. Il faut bien évidemment de temps en temps lever les yeux sur les très belles façades afin de découvrir quelques sculptures en bois, admirer les détails des façades des hôtels particuliers Renaissance et découvrir les nombreuses maisons à colombages. Partez avec nous à la conquête de l’histoire, de la gastronomie, des pépites artistiques pour fouler, dans un cadre enchanteur, quelques bonnes adresses de restaurants, galeries d’art, lieux chargés d’histoire et de p’tits coins de verdure.

Le quartier épiscopal.

Témoignage de l’art gothique angevin, la cathédrale Saint-Maurice s’offre au regard du visiteur depuis une impressionnante percée et des degrés permettant de relier le centre à la Loire. Gravir les marches pour arriver sur le parvis permet de considérer toute la force et la puissance de cet édifice religieux. A l’intérieur, des vitraux du XIIe siècle éclairent le transept et la nef. Des tapisseries réchauffent la froideur des murs en pierre blanches de région.

Adossé à la cathédrale, le palais épiscopal s’impose. Nous avons pu visiter le rez-de-chaussée (seulement, les étages supérieurs étant interdits à la visite). La grande salle dite des « pas perdus », qui servait autrefois d’écurie, a été édifiée au XIIe siècle. On y croise aussi ici des gardiens : huit grandes statues qui ont trouvé refuge. Elles représentent Saint-Maurice et sept de ses compagnons qui avaient été placés à l’origine sur la galerie supérieure de la façade de la cathédrale en 1537. Fortement abîmées par les affres du temps, il a fallut les remplacer en 1910 par des copies que l’on peut voir de nos jours en place. Cette salle nous plonge dans le gigantisme de ce qu’était il y a plusieurs siècle le pouvoir religieux angevin. Le palais épiscopal fortement remanié au XIXe siècle a perdu quelque peu de ses origines. Seules les quelques grandes salles du rez-de-chaussée sont de l’époque de la construction. Les façades et les étages supérieurs ont quasiment été tous repris au XIXe siècle dans un esprit néo-moyen-âge.

Dans les ruelles du centre historique.

Une petite place, un carrousel, de la végétation et, là, trônant fièrement avec sa devanture en colombages et ses sculptures en bois, quoi donc ? Une pépite… un vrai waouhhhh. « La maison d’Adam » ou « maison des artistes ». C’est véritablement l’exemple le plus remarquable d’Angers. Plantés devant, nous avons longuement scruté les moindres détails de ses boiseries ornant la bâtisse. A l’intérieur, un ensemble d’objets, parfois insolites, comme des oeuvres d’art, exposés sur des étagères ou dans des vitrines. Entre bâti et artisanat d’art, un vrai moment de flânerie qui sent bon l’été.

Un peu plus loin au coeur d’Angers.

Sur la place du ralliement, le vrai nerf central de la vie angevine, nous avons croisé un ensemble d’immeubles datant du XIXe siècle. A l’image du grand théâtre qui, de sa façade en tuffeau, éclaire les dalles de cette place incontournable.

Et de l’autre côté de la place, à seulement quelques pas, l’hôtel Pincé qui se révèle être un très bel exemple d’hôtel particulier de la Renaissance. Bâti entre 1525 et 1535 par Jean de Pincé, maire d’Angers, on peut y voir un savant mélange d’art gothique – aile Sud et la tour d’escalier – et d’éléments italianisant de la première Renaissance – aile ouest. Depuis 1861 et grâce à la donation du peintre angevin Guillaume Bodinier, cet hôtel appartient à la ville qui l’a transformé en musée depuis 1889 entièrement consacré aux antiquités grecques, romaines, étrusques et égyptiennes ainsi qu’à l’art chinois et japonais. Non ouvert lors de notre séjour, cela donnera l’occasion d’y revenir pour découvrir tout cela. Dans la cour, nous pouvons voir une façade qui a été entièrement remontée. Cette façade dite de « La reine des Fleurs » datant de 1557, autrefois située rue Saint Laud, fait penser à un décor de théâtre. Pas étonnant, car le propriétaire de cette maison, Jules-Eugène Lenepveu, a décoré la coupole de l’Opéra Garnier à Paris et celle du théâtre d’Angers.

En se perdant dans les ruelles innombrables.

Il existe, çà-et-là, disséminées dans la ville, bon nombre de portes d’entrées et de façades de maisons ornées de mosaïques : la maison bleue est le plus connue, mais nous avons trouvé d’autres exemples beaucoup plus spectaculaires à notre sens : le numéro 7 de la rue des Lutins où la maison Mosaïque déploie tous ses effets pour nous replonger dans la période art déco.

Et une petite halte au vert, ça vous dit ? Le jardin des Plantes est propice à cela.

Vallonné, bien mis en valeur, renfermant un petit lac où la faune vient s’abreuver, couvert de miliers de plantes dessinant des allées… une pause verdoyante bienvenue.

La douceur angevine version gastronomie. Et si nous brunchions ?

Une halte au numéro 17 de la rue Beaurepaire pour bruncher dans les règles de l’art. La Coquetterie nous a accueilli pour un moment savoureux, dans les odeurs de la torréfaction artisanale de cafés, de thés en vracs (la liste est pharaonique) et de chocolat chaud maison. Un moment détente où nos estomacs se sont remplis dans un cadre enchanteur : une salle voûtée aux allures d’ancienne petite chapelle. Quel art de vivre !

L’art de vivre à l’angevine c’est également la découverte des artistes exposés dans des galeries d’art.

Il y avait là au numéro 16 de la rue des Lices, un excellent homme nommé Botero Pop qui possédait le don singulier de nous transporter au travers le temps dans son univers si malicieux. Au fond d’une cour, une fois passé sous un porche, en descendant quelques marches sur notre droite, la galerie In Arte Veritas proposait une exposition de cet artiste contemporain. Un univers à part, mêlant dessin à la ligne épurée et références modernes. De là, des dessins-animés des années 1980 aux stars de cinéma, des peintres reconnus aux héros de bandes-dessinées, des chanteurs aux présentateurs télés, nous sommes retombés en enfance. Sa ligne rappelle la célèbre Linea, célèbre création d’Osvaldo Cavandoli et diffusée à la télévision à partir de 1971 . Sous son grand chapeau, chaque personnage est différent de part son attitude et les objets qui l’entourent. Saurez-vous reconnaître chaque allusion ? Un vrai jeu de piste. Le plus difficile au final c’est de pouvoir désigner notre préféré. Impossible pour nous d’en choisir qu’un seul.

Le quartier historique ouest comme un décor de cinéma.

La chapelle de la Trinité, dans le quartier ouest de l’autre côté de la rive, est précieusement gardée par un Saint-Pierre et ses clefs. Des vitraux contemporains et une chaire du XIXe siècle complètent le décor de cet édifice religieux.

Ce petit quartier entouré de maisons à pans de bois a des airs de villages de vacances, légèrement vallonné. Un charme fou.

Guinchons ensemble.

Longeant la Maine, le soir tombant sur la ville, nous n’avions pas d’autre échappatoire que de profiter d’une guinguette. Et nous avons choisis celle qui a la magnifique vue sur le château. Entre bras de rivière, nature et forteresse, nous nous sommes posés sur un carré d’herbe. Un petit moment plaisir farniente pour terminer notre samedi soir en pique-niquant jusqu’à l’arrivée de la nuit. A l’origine, les guinguettes étaient des cabarets populaires des années 1950-1960 situés généralement en banlieue parisienne sur les bords de Seine et de Marne. Lieu de bal musette par excellence, on y croisait une activité de restauration dans un cadre idyllique où la musique rajoutée au cadre venait parfaire alors le plaisir de se retrouver. Nous, on a gardé cela et on a rajouté en toile de fond le château d’Angers.

Patrimoine, nature et gastronomie se marient on ne peut mieux. Angers est une destination où règne une quiétude de vivre, une ville nous comptant plus de 1000 ans d’histoire.

Johnatan Savarit

Ayant déjà eu l’occasion de venir dans ce petit coin de paradis, nous avions déjà expérimenté le parc Terra Botanica et vu le Château ainsi que sa remarquable tapisserie et quelques châteaux alentours. Vous pouvez retrouver les articles sur Angers et sa région en cliquant sur les liens suivants.

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4 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Nicolas Marty dit :

    Merci pour ce magnifique article ! J’ai été locataire au 7 rue du lutin, il reste encore de belles mosaïques à l’intérieur. La rue du lutin est restée dans les années 30.

  2. flavie dit :

    Très bel article ! Mais c’est bien la Maine et non la Loire qui coule à Angers 🙂

  3. Moreau dit :

    Malgré la qualité des photos, je suis désolée de dire que ce document laisse septique quand on lit à plusieurs reprises qu’Angers est sur le bord de la Loire, il faut revoir sa géographie, Angers est sur le bord de la Maine !

    1. Bonjour.
      Tout d’abord merci d’avoir attiré mon attention sur cette petite erreur d’inattention. Il est vrai que c’est bien la Maine qui coule le long de la ville d’Angers. Néanmoins, la Loire se trouve à 6 kilomètres à vol d’oiseau, longeant les Ponts-de-Cé par exemple. J’ai donc modifié cela sur mon article. Cela étant dit, si cette petite erreur sur un tel article vous laisse sceptique sur notre patrimoine, j’en suis grandement désolé pour vous. Sachez que j’essaie d’écrire mes articles avec passion et conviction, en relevant le plus correctement possible mes informations et que tout cela me prend du temps personnel afin de vous faire (re)découvrir le patrimoine en France et ailleurs. Une erreur est toujours possible. Il me semble que dans une telle démarche, la bienveillance reste de mise.
      Cordialement.

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